Phobie des araignées : comment dompter une peur ?
On vous l’a sans doute répété mille fois, « la petite bête ne mange pas la grosse »… Un beau poncif qui n’a jamais rassuré ni guéri personne de sa peur ou sa phobie des araignées.
Si certaines personnes arrivent à « se contrôler » en présence d’une bête à huit pattes, pour d’autres, la peur peut devenir un vrai handicap. Elle paralyse, elle empêche, elle crée de l’angoisse, de l’anxiété, de la panique, elle prend parfois toute la place. Ce n’est plus alors une question de volonté ou de contrôle, la personne est dépassée.
J’ai pu constater que, très souvent, l’arachnophobie est liée à une autre peur, que l’on ne parvient pas à identifier consciemment. Or, vous avez besoin de mettre le doigt dessus pour pouvoir vous en débarrasser. En allant chercher l’origine du problème au moyen de l’hypnose, par exemple, ou d’autres méthodes similaires.
Araignées : est-ce vraiment une phobie ?
Si vous avez une peur phobique des araignées, vous savez à quel point cette émotion négative est présente et encombrante pour vous. Mais on vous a peut-être déjà demandé si c’était « vraiment une phobie ». C’est que la peur et ses mécanismes ne sont pas évidents à comprendre pour tout le monde…
Dans mon expérience de thérapeute, peur et phobie sont associées. La peur de l’araignée – comme d’un serpent, d’un animal ou d’un tout autre objet – devient phobique dès que l’on ne pense plus qu’à ça. Le propre de la phobie, c’est d’ouvrir la porte à l’imaginaire qui s’y engouffre et vient renforcer la douleur déjà présente.
Souvent, les choses vont crescendo. La phobie n’apparaît pas toute-puissante dès le début. Il y a un événement gênant, auquel viennent s’ajouter des expériences désagréables. Une petite peur de l’araignée peut prendre de l’ampleur très vite. On vous fait sursauter avec une araignée en plastique pour Halloween, vous croisez un spécimen très impressionnant lors d’un voyage… Peu importe le parcours, l’arrivée est généralement la même : votre imaginaire vous montre des araignées partout et vous met en vigilance constante. L’exposition à une simple image peut ainsi déclencher une réaction très puissante.
À quoi ressemble votre peur des araignées ?
Chacun vit sa peur, ses émotions à sa manière. Pour certains, cela se manifeste par une inquiétude de tous les instants. Une nouvelle pièce devient menaçante tant qu’on n’en a pas fait le tour pour s’assurer qu’elle est « saine ». Un week-end entre amis à la campagne, une promenade en forêt, une sortie peuvent tourner au cauchemar pour un ou une arachnophobe.
La personne finit par se refuser des lieux, puis des contextes. Elle se désocialise ainsi petit à petit.
Vous connaissez peut-être ce phénomène d’évitement ? Vous vous renfermez, ponctuellement ou de plus en plus fréquemment. Vous ne vous sentez pas compris(e), vous avez peur de gêner et vous ajoutez une culpabilité ou de la honte à votre mal actuel. Lorsqu’une peur commence à prendre de la place, elle grignote aussi tous ces aspects-là. Elle devient un vrai handicap.
Si c’est votre cas, rassurez-vous, il y a des solutions pour vous en libérer.
Pourquoi est-il si difficile de se débarrasser de sa peur ?
Lorsque vous avez peur de quelque chose, des mécanismes inconscients se déclenchent pour vous protéger d’un environnement dangereux. Ils créent des blocages au quotidien, mais cela va plus loin encore.
Une phobie entraîne toutes sortes de distorsions cognitives. C’est-à-dire qu’elle finit par fabriquer des filtres au travers desquels la personne perçoit et comprend son environnement. Or, avec le temps, on finit par s’y habituer, on ne les distingue plus. Ils constituent notre monde naturel.
Mais en travaillant sur votre peur, vous allez commencer à retirer les filtres. Et c’est là que réside réellement le gros du travail. Comme une personne qui voit pour la première fois, vous devez vous réapproprier l’espace dans sa dimension réelle, et non plus tel que vous l’aviez imaginé.
Ce n’est heureusement pas insurmontable ! D’ailleurs la société est pleine de distorsions cognitives qui nous créent des nœuds, voire des traumatismes. Ce sont par exemple les fameux « je dois » ou « il faut », machines à fabriquer de la culpabilité. « Je dois faire le ménage » est un mauvais message, car il est vide de sens pour la personne qui se l’impose. Elle n’arrive pas à s’y mettre, s’y met tard ou sans envie, quoi qu’il arrive, elle finit par créer une émotion négative sur elle-même… Et finit surtout par croire que cette émotion est vraie (c’est ce qu’on appelle une distorsion cognitive). « Je suis paresseux », « pas ordonné », « je n’arrive à rien »… Alors qu’en se disant « je veux une maison propre pour accueillir mes amis ce week-end », elle crée une injonction positive, qui a du sens pour elle, et non un nœud.
Les peurs créent tout un tas de distorsions de ce type. Ce sont elles qu’on cherche à identifier et à résoudre pour vous débarrasser de la phobie.
Comment élimine-t-on la phobie des araignées ?
On ne parle pas de symptôme, de patient ou de trouble comportemental en sophrologie. Le travail est très différent. Mais que vous choisissiez de suivre une thérapie avec un psychologue ou un traitement du problème par la sophrologie, vous allez remonter aux racines de votre phobie.
Pour éliminer la peur, on va nettoyer la cause qu’on ne connaît pas.
J’ai très souvent observé, chez les personnes que j’ai accompagnées pour une arachnophobie, qu’il y avait une association entre l’objet araignée et une situation extérieure. Un accident, une situation de danger à la maison, l’inconscient s’est aussitôt focalisé sur l’araignée présente dans le décor et a transposé l’émotion dessus.
Des gens sont parfois venus me voir en consultation pour une phobie qui n’était même pas la leur. Une peur transmise (bien involontairement) par un parent, la peur d’un danger qu’a vécu le parent, et qui se transpose sur l’araignée.
En arrivant dans mon cabinet, on me dit fréquemment « ça ne marche pas sur moi ». Hypnose ou autre, la personne veut se débarrasser de sa peur, mais elle a une croyance négative sur elle. « De toute façon, ça ne marche pas ». Ces fameuses distorsions cognitives, vous vous souvenez… ?
Le premier travail du sophrologue est donc d’abord d’écouter et de rassurer la personne. Dans les faits, chacun est capable de bien plus qu’il ne s’autorise à le croire.
Le travail par l’hypnose
La première séance vous permet d’abord de raconter une situation ou plusieurs. La personne me décrit la scène la plus récente dans laquelle elle a été confrontée à une araignée. Elle me décrit aussi ce qu’elle ressent : ce qu’elle a ressenti à ce moment, et ce qu’elle ressent là, en la revivant. La peur se réveille et, avec elle, des sensations dans le corps (parfois imperceptibles chez certaines personnes).
À partir de cela, il existe plusieurs manières de travailler. On peut par exemple créer ce qu’on appelle un « pont d’affect ». Partant de cette sensation douloureuse, on va chercher son origine et, en hypnose, on va la nettoyer. On crée ainsi un pont entre la sensation la plus récente et la plus forte (l’origine).
Le travail avec la méthode TAT®
D’autres méthodes fonctionnent aussi très bien, comme la technique TAT® (pour Tapas Acupressure Technique, créée par l’Américaine Tapas Fleming).
On fait entrer en résonance des mots avec une posture des mains sur le visage et le crâne à des points bien précis. Là encore, on remonte à la cause, en cherchant à sentir à quels mots et quelles réalités le corps réagit.
Combien de séances faut-il pour éliminer une peur phobique ?
Ce travail peut aller très vite. Il m’est déjà arrivé de voir revenir une personne qui, au bout d’une séance, avait écrasé une araignée avec sa chaussure sans rien ressentir. Les choses sont très variables. De même que l’on adapte la méthode à la personne, le nombre de séances varie toujours en fonction de facteurs très différents. Cela peut prendre plus de temps selon ce qu’on est venu chercher dans ce travail, si l’on est plus ou moins à l’écoute du corps, si nos cognitions négatives sont très ancrées et ramifiées, etc.
Je conseille toujours de revenir au moins une séance de plus pour le travail de consolidation. Si la peur peut parfois se débloquer rapidement, il n’y a rien de magique pour autant. Elle a souvent des liens avec d’autres blocages (qu’elle a créés ou qui ont renforcé la phobie). Vous pouvez donc avoir éliminé un problème, mais d’autres petites perturbations résiduelles peuvent encore traîner dans les parages.
À chacun son rythme, bien sûr ! C’est vous qui indiquez à votre sophrologue ce dont vous avez envie. Vous êtes parfaitement libre de choisir vos séances selon vos besoins et votre ressenti.
Une consultation de sophrologie doit toujours être un moment pour vous.
N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions sur une phobie ou que vous souhaitez en parler en consultation.